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8. La victime se plaint après un traumatisme

8.1 La victime présente une plaie
8.2 La victime présente une brûlure
8.3 La victime se plaint après une traumatisme des os ou des articulations

8.1 La victime présente une plaie

La plaie est une lésion de la peau, revêtement protecteur du corps, avec une atteinte possible des tissus sous la peau.

Les plaies sont généralement secondaires à un traumatisme. Elles sont provoquées par :

  • Une coupure ;
  • Une éraflure ;
  • Une morsure ;
  • Une piqûre.

Suivant son importance et sa localisation, la plaie peut être à l’origine d’aggravation immédiate de l’état de la victime, comme une hémorragie, une défaillance de la respiration ou de complications secondaires, comme une infection.

Toute plaie, toute piqûre, même minime, peut provoquer une maladie très grave, souvent mortelle : le tétanos.

Seule la vaccination antitétanique, effectuée tous les 10 ans, protège du tétanos.

Si le sujet n’a pas été vacciné ou si la vaccination date de plus de 5 ans, consulter un médecin.

8.1.1 Deux types de plaies

Le sauveteur doit pouvoir distinguer deux types de plaies :

La plaie grave, dont la gravité dépend de :

Sa localisation : Son aspect : Son mécanisme :
- au cou, à l’oeil ou à la face - qui saigne - par projectile
- au thorax - déchiquetée - par outil
- à l’abdomen - multiples et/ou étendues - par morsure
- par objet tranchant : couteau, cutter…

La plaie simple, petite coupure superficielle ou éraflure saignant peu et non située à proximité d’un orifice naturel ou de l’oeil.

8.1.2 Conduite à tenir : PLAIE GRAVE

  1. Identifier la gravité de la plaie
    • Si la plaie saigne abondamment, adopter la conduite à
    • tenir devant une victime qui saigne abondamment
  2. Installer la victime en position d’attente :
    1. Plaie du thorax : Position demi assise pour rendre la respiration de la victime plus facile.
      Position d'attente : plaie au thorax
    2. Plaie de l’abdomen : Position à plat dos, ainsi que cuisses et genoux fléchis pour relâcher les muscles de l’abdomen et diminuer la douleur.
    3. Position d'attente : plaie à l'abdomen
    4. Plaie de l’oeil : Allonger à plat dos, avec la tête calée, en recommandant au blessé de fermer les deux yeux et de ne pas bouger. Ne jamais chercher à retirer un corps étranger oculaire. Cette position évite une aggravation éventuelle de la lésion de l’oeil.
    5. Autre type de plaie : Allonger la victime à l’abri en position horizontale pour diminuer les complications et prévenir une défaillance.

Si un corps étranger (couteau, outils, morceau de verre…) est inclus dans la plaie, il ne faut jamais le retirer car son retrait ou sa mobilisation peut aggraver la lésion et le saignement.

8.1.3 Conduite à tenir : PLAIE SIMPLE

  • Se laver les mains avec de l’eau et du savon.
  • Nettoyer la plaie à l’eau et au savon, au besoin avec une compresse stérile. On peut aussi utiliser un antiseptique, acquis sur conseil d’un médecin, d’un pharmacien ou d’un infirmier.

Le lavage élimine les germes qui pourraient pénétrer dans la plaie. Il doit se faire avec douceur pour ne pas faire saigner ou ne pas faire pénétrer des corps étrangers.

Pansement adhésif
  • Protéger par un pansement adhésif si la plaie risque d’être à nouveau souillée (ce pansement n’adhèrera correctement que lorsque la peau aura séché).
  • Demander à la victime si elle est vaccinée contre le tétanos et depuis quand. Si la vaccination n’est pas récente, lui conseiller de consulter un médecin.
  • Si la plaie devient chaude, rouge, si elle gonfle, si elle continue de faire mal et/ou si une fièvre apparaît dans les jours qui suivent, consulter sans tarder un médecin.

8.2 La victime présente une brûlure

8.2.1 Deux types de brûlures

- Les brûlures graves :

Evaluation de le surface d'une cloque
  • Cloque unique ou multiple d’une surface supérieure à celle de la moitié de la paume de la main de la victime ;
  • Destruction plus profonde (aspect noirâtre de la partie brûlée) associée souvent à des cloques et une rougeur plus ou moins étendue ;
  • Localisations particulières : visage, mains, voisinage des orifices naturels ou articulations. Les brûlures de la bouche et du nez feront toujours craindre la survenue rapide d’une difficulté respiratoire ;
  • Rougeur étendue de la peau chez l’enfant.

- Les brûlures simples :

  • Rougeur de la peau chez l’adulte ;
  • Cloque d’une surface inférieure à celle de la moitié de la paume de la main de la victime.

8.2.2 Conduite à tenir

La cause d’une brûlure est un danger immédiat aussi bien pour la victime que pour le sauveteur.

Si ses vêtements sont enflammés, empêcher la victime de courir, la rouler ou la faire se rouler par terre et étouffer les flammes avec un vêtement ou une couverture.

Arrosage
  1. Refroidir le plus tôt possible la surface brûlée.
  2. Refroidir les brûlures venant de se produire avec de l’eau, par exemple de l’eau froide du robinet, en laissant couler l’eau sans pression sur la brûlure jusqu'à l’obtention d’un avis médical.

    L’arrosage immédiat d’une brûlure diminue l’extension de la brûlure, limite ses conséquences et soulage la douleur. S’il s’agit d’une brûlure simple, l’arrosage peut être poursuivi plus longtemps jusqu'à disparition de la douleur.

  3. Retirer les vêtements de la victime.
  4. Les vêtements de la victime doivent être retirés le plus tôt possible, sans ôter ceux qui adhèrent à la peau. Ceci peut être fait pendant l’arrosage ou sous la douche.

  5. Evaluer la gravité de la brûlure et agir :
a) La brûlure est grave : b) La brûlure est simple :
- Alerter les secours ;
- Après l’arrosage, sauf gêne respiratoire, allonger la victime sur la région non brûlée ou dans la position où elle se sent le mieux, si possible sur un drap propre ;
- Surveiller la victime, de manière continue, toutes les 2 minutes au moins, lui parler et l’interroger :
  • Si elle parle, elle est consciente : Poursuivre la surveillance et lui expliquer ce qui se passe pour la réconforter ;
  • Si elle ne répond plus, elle est inconsciente : Pratiquer les gestes qui s’imposent. Signaler l’aggravation en rappelant les secours.
- Protéger la brûlure ;

- Ne pas percer la cloque et la protéger par un pansement stérile ;

- Surveiller comme une plaie simple et demander à la victime si elle est vaccinée contre le tétanos ;

- Chez l’enfant et le nourrisson, toujours prendre l’avis d’un médecin.

8.2.3 Cas particuliers

- Brûlures par produits chimiques

  • Projection sur la peau et les vêtements : ôter en se protégeant ou faire ôter immédiatement les vêtements imbibés de produit et arroser abondamment à grande eau, le plus tôt possible pour éliminer le produit en cause et jusqu'à l’arrivée des secours.
  • Projection de liquide chimique dans l’oeil : rincer l’oeil abondamment à l’eau le plus tôt possible, en prenant soin que l’eau de lavage ne coule pas sur l’autre oeil.
  • Brûlures internes par ingestion : ne pas faire vomir, ne pas donner à boire sans avis médical, surveiller la victime et garder l’emballage du produit chimique en cause et le produit restant.
  • Demander un avis médical et suivre les conseils donnés.

- Brûlures électriques

  • Il s’agit toujours d’une brûlure grave.
  • Demander un avis médical et suivre les conseils donnés.

- Brûlures internes par inhalation

  • Placer la victime en position demi assise, si elle a du mal à respirer.
  • Demander un avis médical et suivre les conseils donnés.

8.3 La victime se plaint après une traumatisme des os ou des articulations

Les atteintes traumatiques des os ou des articulations sont fréquentes. Elles peuvent toucher les membres supérieurs, les membres inférieurs, la tête, la nuque ou le dos.

Ces atteintes résultent d’un coup, d’une chute ou d’un faux mouvement.

Des mouvements inappropriés peuvent entraîner une douleur vive, des complications et des séquelles plus ou moins importantes.

La victime peut se plaindre :

  • D’une douleur vive ;
  • De la difficulté ou de l’impossibilité de bouger.

Elle présente souvent un gonflement et/ou une déformation visible.

8.3.1 Conduite à tenir

Immobilisation de la tête
  1. Le blessé a fait une chute, est étendu sur le sol et se plaint du dos, de la nuque et/ou de la tête.

    Le danger principal est la lésion de la moelle épinière (qui passe dans la colonne vertébrale), avec risque de paralysie.
    • Ne jamais mobiliser la victime ;
    • Conseiller fermement au blessé de ne faire aucun mouvement, en particulier de la tête ;
    • Faire alerter les secours d’urgence ;
    • Immobiliser la tête dans la position où elle se trouve, en permanence, avec les deux mains placées de chaque côté de celle-ci. Le sauveteur est à genoux derrière le blessé.
    • Surveiller la victime de manière continue, lui parler régulièrement et l’interroger :
      • Si elle parle, elle est consciente : Poursuivre la surveillance et lui expliquer ce qui se passe pour la réconforter ;
      • Si elle ne répond plus, elle est inconsciente : Pratiquer les gestes qui s’imposent. Signaler l’aggravation en rappelant les secours.
  2. La victime a reçu un coup sur la tête et présente plusieurs minutes après.

    La victime peut ne pas se souvenir de l’accident. Dans ce cas il faut :
    • Lui demander de s’allonger ;
    • Demander un avis médical en appelant le SAMU-Centre 15 ;
    • Surveiller la victime en lui parlant régulièrement.
    A la suite d’un coup sur la tête, une atteinte du cerveau est toujours possible et peut se révéler secondairement.
  3. La victime se plaint d’un traumatisme de membre.
    • Interdire toute mobilisation du membre atteint ;
    • Faire alerter les secours ou demander un avis médical ;
    • Suivre les conseils donnés par les secours ;
    • Surveiller la victime en lui parlant régulièrement ;
    • Protéger la victime contre le froid, la chaleur et les intempéries.

SYNTHESE

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